A une semaine du coup d'envoi de la Superleague 2010...

Bernard GUASH est ambitieux...

Les Dragons Catalans entament une nouvelle saison de Super League par un déplacement dimanche prochain à Wakefield. Depuis 10 ans, Bernard Guasch préside à la destinée du club phare du XIII français. A une semaine du retour sur le pré, il balaie la riche actualité du club.

 

Bernard Guasch, après trois saisons réussies - une finale de Cup, une 3e place, une demi-finale de play-off-, quelles sont les ambitions sportives des Dragons ?

 

En principe, elles doivent être chaque année supérieures à la saison précédente. Je considère que l’équipe doit mieux figurer. Disons que malgré les départs de Greg Bird et de Jason Ryles, j’espère aussi bien que l’an passé.

 

Attraper une place en finale, en Cup ou en Super League, est un objectif car je pense que notre squad est parmi les cinq plus costauds de Super League. Nos Français ont maintenant trois ans d’expérience au plus haut niveau, nous avons huit étrangers de gros calibre, tout ça devrait donner le meilleur résultat sportif possible.

 

On se souvient de votre mémorable coup de gueule à l’approche des play-off, l’an passé...

 

Si on peut s’en passer, cette année hein…

 

Thomas Bosc hérite du brassard de capitaine. Qu’est-ce qui explique ce choix ?

 

Pour moi, c’est une bonne décision de Kevin Walters. Je l’approuve à fond. C’est vrai que ça en a surpris plus d’un, mais c’est un bon choix. Ça va pouvoir lui donner confiance, le forcer à affirmer son caractère. Il doit devenir un grand joueur. Il en a en tout cas toutes les qualités. Peut-être lui force-t-on un peu la main, mais c’est, de mon point de vue, pour lui rendre service. Thomas Bosc est humble, apprécié des autres joueurs, il doit passer un peu plus devant et être moins timide.

 

Un mot sur les trois recrues de cette année…

 

J’espère que nous avons fait une bonne pioche. En tout cas, il y a trois gros CV.On a pris deux arrières. On aura enfin une ligne de trois-quarts digne des meilleures de la Super League, même si Raguin et Baile ont rendu de bons services en tant que joueurs polyvalents. L’association Sa – Walker au centre nous donne des garanties en considérant que Mogg jouera à l’ouverture cette saison. Walker apporte sa pointe de vitesse et Bell sera positionné en trois-quarts aile qui est très certainement son meilleur poste.

 

Ensuite, il nous fallait un avant pour remplacer Bird. Et là, je ne crois pas que l’on se soit trompé en prenant Dallas Johnson, une référence en Australie depuis deux trois ans. Du coup, Carlaw va jouer le rôle que jouait Ryles l’an dernier, c’est-à-dire, celui de pilier. Je pense que l’on a une équipe beaucoup plus complète que les années précédentes.

 

Vous vous impliquez sportivement dans le recrutement ?

 

Je me tiens au courant un petit peu de ce qui se fait en Australie. Je suis tous les State of Origin pour connaître les joueurs sur le marché de façon à pouvoir discuter avec les coaches et avec les agents. La décision finale sur un recrutement, c’est quand même le conseil d’administration qui la prend avec moi. L’entraîneur me fait part de ses choix, et moi, j’essaie d’accéder à ses demandes.

 

Parlons un peu argent. Où en est l’augmentation de capital ?

 

C’est lancé et bien lancé. Ce qui me fait plaisir, c’est de constater l’adhésion de la famille treiziste au projet. J’ai reçu énormément de coups de fil de gens qui m’ont spontanément dit qu’ils participeraient, y compris des anciens joueurs. On va bientôt arriver à 200 membres de la holding Les Catalans. Je me rends compte que c’est parfois un gros effort. Pour certains, 500 ou 1000 euros, c’est beaucoup. Cela signifie que l’aventure s’ancre de plus en plus dans le paysage sportif catalan.

 

Quel est le budget du club cette année ?

 

Il est stabilisé à 6 millions d'euros, mais notre masse salariale a été réduite. On passe cette année de 10 à 8 étrangers. Pour les joueurs, la masse salariale s'élève à 2,5 millions d'euros, charges comprises. Côté partenaires, nous conservons IDEC à l'année, ainsi que Yoplait et Seafrance pour le maillot anglais. Ils ont doublé la mise et signé pour deux ans. Nous sommes également proches de signer deux nouveaux partenaires nationaux. Pour l'instant, je ne peux en dire plus.

 

Qu’en est-il des retransmissions des matches à domicile ? Est-ce calé avec Orange ?

 

Oui, c’est fait. Tous les matches à Perpignan se joueront à 18 h 30. Eté comme hiver. Jusqu’à la fin du championnat de Ligue 1, nos rencontres seront diffusées en différé. Ensuite, durant l’été, elles le seront en direct.

 

Où en est la campagne d’abonnements ?

 

On a déjà dépassé les 4 000 abonnés. On ne devrait donc pas avoir de mal à atteindre les 5 000 abonnés de l’an dernier. Nous avons réduit le nombre de places offertes dans les packs "entreprise", afin de libérer des "bonnes" places en Bonzoms pour ceux qui viennent de loin (Toulouse, etc.). Car pour être franc, il n’y a actuellement que 3 000 places confortables au stade.

 

En juillet, vous fêterez les 10 ans du projet Super League et de la création de l’UTC. Pensez-vous aujourd’hui à passer la main ?

 

Dix ans, c’est à la fois long et rapide. Il faudra bien qu’un jour quelqu’un me remplace et j’ai quelques jeunes dans le viseur. Il faut qu’ils s’investissent, qu’ils montrent qu’ils ont envie. Quant à moi, je me languis un peu d’aller à la pêche et à la chasse. Il va falloir bientôt que j’y retourne…

 

 

 

ET LA FRANCHISE ?

Où en est le dossier "franchise". Serez-vous prêt en 2011 ?

 

Pour l’instant, je le sens très bien. Le stade arrive, les finances et les structures du club sont saines, le directeur, Christophe Jouffret, est la personne qu’il nous fallait. Je ne vois pas comment nous ne poursuivrions pas l’aventure. Il faudrait que le club s’effondre sportivement. Le souhait des Anglais, c’est que la Super League passe à 15 ou 16 clubs.

 

Quel regard portez-vous sur l’arrivée éventuelle du TO XIII ou du Stade Français ?

 

J’aimerais bien que ce soit le TO, par rapport au travail accompli par son président, Carlos Zalduendo. Si Paris venait, ce serait aussi fabuleux. Ça créerait un challenge franco-français et contribuerait à la popularité du XIII. La Super League serait alors la plus grosse compétition européenne après le foot. C’est Nicolas Larrat, le président de la FFRXIII, qui négocie directement avec Richard Lewis -executive chairman de la RFL (ndlr). Je réitère ma préférence à Toulouse avec qui nous avons de bonnes relations. D’ailleurs, nous sommes allés bénévolement jouer le match amical. Pour eux, cela correspond à 4 000 entrées… Nous les soutenons pour 2012.

 

DELOCALISATIONS ?

Wigan a refusé de jouer à Montpellier, du coup, il n’y aura pas de délocalisation cette année ?

 

On aurait effectivement été heureux de pouvoir nous y rendre le 4 juillet. C’était bien pour nos supporters du Sud-Est. Mais Wigan nous a fait savoir que ses supporters avaient déjà réservé sur Perpignan. Bon… On a pris acte. On ne pourra pas non plus récidiver à Barcelone car Montjuic est en travaux jusqu’en juillet.

 

Vous devriez normalement délocaliser de Brutus à Giral…

 

Effectivement, on a demandé de jouer nos gros matches à Aimé-Giral, on calera tout ça avec nos amis de l'USAP. Il y a deux dates intéressantes en avril. Le lundi de Pâques, le 5 avril, on reçoit Leeds et son contingent de 2 500 supporters. Le samedi suivant, le 10, c’est Bradford qui débarque. Il y a ensuite la réception de Wigan, le dimanche 4 juillet, avec la venue des équipes de Sky TV et enfin, le 24 juillet, le match contre Warrington au cours duquel nous devrions fêter l’accueil du 100 000e Anglais à Perpignan en 5 saisons de Super League.

 

 

 

LES TRAVAUX A BRUTUS

 

Le calendrier : «Les travaux vont débuter fin février début mars. Quand ils vont démarrer, on va perdre quelque 1 700 places, celles du virage, mais nous essayons de voir s’il est possible d’aménager des gradins côté piscine. Normalement, nous en avons pour dix mois de travaux ce qui nous convient car ça nous permettra d’avoir trois ou quatre mois pour l’aménagement de la nouvelle tribune.»

 

La nouvelle tribune : «En France, ce sera la première de ce style pour un stade de XIII. Au rez-de-chaussée se trouveront une brasserie, la boutique et une bodega. Au premier étage, nous disposerons d’une salle VIP de 600 m2. Au deuxième, nous aurons 500 m2 de bureaux et des salles de réunion. Enfin, au troisième, nous aurons une loge panoramique avec un bar de 40 m de long. On essaiera d’y rassembler 500 anciens.

 

Les travaux achevés, la tribune, couverte, pourra accueillir 2 500 spectateurs ce qui portera la capacité du stade à presque 12 000 places. Reste maintenant à lui trouver un nom. Je pense que nous lancerons un référendum dans la famille treiziste pour le choisir.»

 

La tribune Guasch-Laborde : «S’y attaquer n’est pas prévu pour tout de suite. Mais, dans le projet de finition du stade, elle devrait être rasée et laisser place à une tribune neuve comportant 16 à 18 loges. Le deal, avec les collectivités, c’est de grandir sportivement et d’adapter les infrastructures au fur et à mesure. C’est donc à nous de montrer que l’on peut remplir le stade.»

 

Entretien réalisé par Guillaume Clavaud

l'Indépendant

 


Le 11 Février, par un froid glacial, les Dragons Catalans ont posé pour la photo officielle de la saison. En présence de représentants de la mairie de Perpignan et du Département, l'équipe au complet s'est présentée devant le Castillet pour une séance photo mémorable... certains en tremblent encore !

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C'était une première, un cliché historique, symbolique qui fera le tour de France et d'Angleterre. La famille des Dragons était hier au complet, au pied du Castillet. Derrière son chef Bernard Guash.

 

 

Ils entreront dans l'histoire, un matin de février de grand froid, encore sous le choc d'une garde à vue de cinq de leurs collègues, le soir d'un camouflet à Wakefield. A trois jours d'un nouveau déplacement outre-Manche à Twickenham où ils ont promis de gagner et d'être irréprochables, sans Rémy Casty, un des piliers sous le coup d'une suspension. Les Dragons Catalans, tous unis au pied du Castillet, pour la photo de famille, le cliché officiel, c'est historique. Personne ne l'avait fait avant eux. Eux ont osé. C'est une idée de Christophe Lévy, le

manager sportif qui n'en est pas peu fier : "C'est une première. L'objectif est atteint. Joueurs, staff, encadrement sont là. Partenaires et élus aussi. Au pied du Castillet, c'est tout un symbole."

 

Une page se tourne

"Il y a de la solidarité et pas la moindre fissure au sein d'un club qui a été ému par les événements de Leeds" répète à l'envi Bernard Guasch. "Dimanche, on sera à Londres sans arrière pensée pour y gagner, il faut tourner la page." Dimitri Pelo encore sous le choc d'une garde à vue de 20 heures s'efforce de la tourner : "C'est une bonne idée d'être au Castillet. Il y a de la solidarité avec les partenaires et les supporters." Thomas Bosc, capitaine de route en panne à la suite d'une entorse de la cheville qui va l'éloigner des terrains n'en revenait pas. A l'appui sur ses deux cannes, il glissa : "C'est tout un symbole d'être ici. Je suis Perpignanais, je n'étais jamais monté jusqu'à la terrasse, c'est impressionnant. J'ai bien aimé ce rendez-vous malgré le froid. Les joueurs n'ont pas été demandeurs, mais c'est vraiment une bonne idée." Adam Mogg, le plus Catalan des Australiens soufflera : "Le Castillet, c'est magique, fantastique. Je ne le voyais pas comme ça." Il avait oublié qu'il avait été des héros battus et fatigués qui s'étaient posés devant ce même Castillet, le lendemain de la finale de Wembley, en août 2007. Les frères Pierre et Lucien Fa principaux sponsors (Yoplait et Sea-France) des Dragons, en étaient de leurs premiers clichés. En famille.

 

www.lindependant.com

Trois supporters ont eu l'honneur de poser avec les joueurs.

Heureux gagnants du concours l'Indépendant-NRJ.

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Photos Tonton JO