Dragons Catalans 16 - Hull K.R 10

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Avant match...


Les Catalans réalisent un premier quart de championnat bien loin des espérances de l'encadrement. Sur le plan comptable le début 2010 ressemble au début 2009.
Après sept journées, une seule victoire est à noter. Comme l'an dernier en somme. Mais il y avait eu une fin de parcours en tout point exceptionnelle et une demi à la clé perdue à Leeds. Mais les Bird, Ryles et Mogg ne sont plus là. Ceux qui un certain 11 septembre 2009 ont sonné la révolte pour composter le sésame des play-offs chez les Saints 24 à 12.
Ces trois joueurs manquent. Et ils n'ont pour l'heure pas été remplacés.

Le cas du treize

En effet, devant le départ de Jason Ryles a obligé l'encadrement à composer. Fakir et Carlaw sont devenus par la force des choses des piliers à part entière. Mais après sept journées on peut se poser des questions. En effet, Guisset, Ferriol et Casty ne sont que les trois piliers véritablement de métier (Martins n'ayant joué qu'un seul match).
Et le fait de faire monter Fakir et Carlaw en tronche affaibli la puissance du six. Elima et Gossard jouent toujours des coudes en seconde ligne mais là ou la différence est la plus notable se situe en troisième ligne.
L'arrivée du champion australien Dallas Johnson en « 13 » modifie grandement la donne. Durant ces deux dernières saisons, les Dragons jouaient avec trois piliers sur le champ. Ryles, Carlaw et Fakir ont souvent évolué à ce poste. Offrant une force de frappe qui a usé, bousculé et agité les défenses adverses. Bird et Mounis pouvaient ensuite s'engouffrer dans les brèches.
Mais cette saison Johnson qui est certes le meilleur plaqueur de la Super League avec 340 plaquages (soit 48 par matchs) n'apporte pas de densité physique. Il joue juste, pose le jeu mais ne pèse pas et ne gagne que 61 mètres par match. Des "stats" bien loin de celles de Langley (159 mètres) ou Morrison (102 mètres), des troisièmes lignes de feu de la SL.
Et ce manque devant, use moins sur un match entier les adversaires. Bird ou Mounis pouvaient profiter du travail de sape pour jouer les petits côtés à merveille.

Des trois-quarts moribonds

Cet été tout le monde espérait un demi venu des Antipodes. Le staff en a décidé autrement en recrutant deux centres. Derrière les postes ont donc été bouleversés. Baile suppléant a ensuite été blessé, et Raguin ne joue au centre que depuis que Sa a été contraint de filer en six. Alors vivement que le côté gauche de l'attaque si brillant l'an passé soit reconduit. D'autaut que les meilleurs marqueurs d'essai du club étaient associés. Pelo (17), Baile (11) et Elima (17) ont fait merveille à gauche sans parler de Greenshields parfait pour prendre la tangente entre aile et Elima. Walker est passé à gauche. Six essais en six matchs, plutôt encourageant. Mais à ses côtés, difficile de toucher du cuir, tant l'Australien est gourmand.
L'absence de Bosc a perturbé la ligne et les enchaînements. Mais il manque un leader sur le terrain. Un chef de meute. Un révolté. Car les Dragons paraissent de plus en plus résignés. Et ça inquiète.
Kevin Walters qui voit ses joueurs filer à l'infirmerie les uns après les autres doit garder la tête froide. Principale cible des supporteurs et de la presse anglaise, le coach garde le cap croit en ses gars. Espérons que ces derniers lui rendront la confiance qu'il porte en eux et afficheront les vertus qui étaient les leurs en matière de courage, de vaillance et d'application samedi pour la venue de Hull KR (20 h 30).


Un temps pisté par les Dragons, le demi de Wakefield, Dany Brough s'est engagé finalement avec Huddersfield.

Bruno Onteniente l'Indépendant



Et cette "fichue" discipline

A force de répéter que les Dragons étaient les joueurs les plus pénalisés de la Super League, ce qui a d'ailleurs été le cas des deux dernières années, et bien, nos Catalans cette saison ont des résultats diamétralement opposés. Des agneaux. Ils sont dans le trio de tête des formations les moins pénalisées derrière Salford et les Quins. 17 pénalités en 7 matchs. Plutôt bon. Mais à y regarder de plus prêt on constate que Wigan (46), Warrington (41) et Saint-Helens (35) qui sont souvent pris par la patrouille font de gros dégâts. Et ne vaut-il mieux pas prendre une pénalité au milieu du terrain pour ralentissement que de laisser le tenu se jouer très vite et de voir les adversaires filer sur les extérieurs. Olivier Elima parle "de juste milieu à trouver", Jérôme Guisset de "réglages". La crainte de la faute est bien là et les Dragons n'enchaînent plus les gros tampons. Seul Ferriol pose l'épaule de temps à autre.


Bruno Onteniente l'Indépendant

Le match...

 

La vidéo du match

 

Les Dragons renouent avec la victoire dans leur antre de Brutus en dominant Hull KR 16 à 10. Il s'agit de leur premier succès à Perpignan depuis le 1 er août dernier et le second de la saison pour les "Dracs".
Le retour du capitaine Thomas Bosc aura été gagnant à l'instar d'un rugby plus fluide et enfin efficace. L'ailier international des Rovers, Peter Fox l'avait annoncé : "Il faut faire 20 premières minutes énormes". Une phrase appliquée à la lettre par ses coéquipiers. L'entame est anglaise. Pas ou peu de défi physique. On passe immédiatement au plat de résistance. Et Hull KR campe durant le premier acte dans l'aire de jeu locale. Les Catalans creusent alors leurs tranchées. Gossard sauve un premier essai. Colbon puis Welham s'emmêlent les pinceaux à 2 mètres de la ligne, retardant l'échéance. Les Dragons sont sous pression. Bosc aussi. Cook et Newton n'ont de cesse de le cibler férocement 80 minutes durant. Mais ces Dragons-là sont saignants et ont des intentions. Le ballon circule. Pelo au centre se montre intéressant, Walker a du gaz dans les jambes. Mais une fois de plus, la finition n'est pas au rendez-vous. Les Dragons se voient déjà au dessert, pendant que les Robins font chauffer le four. Mais le chef maison Thomas Bosc se met au fourneau juste avant la pause. Il délivre un caviar que Bell avale sur le bord de touche. Bosc claque la transformation et permet aux Dracs de virer en tête à la pause (6-0).


Walker marche sur l'eau

Les Dragons sont dans le coup. Avec seulement trois ballons tombés, Kevin Walters est rassuré. Mais il sent bien que Hull insiste sur le côté gauche de la défense locale. Elima et Pelo les principaux actionnaires du côté gauche en sont déjà à 21 plaquages chacun. L'encadreme nt prend note et met en garde ses protégés.
Le second acte reprend pied au plancher. Ça galope dans tous les sens. McGuire avance autour du tenu. Walker fait taire ses détracteurs et se montre impeccable dans ses relances et ses prises d'intervalle. Il sera d'ailleurs élu homme du match à l'issue des débats. Les Australiens des Dragons tirent enfin le groupe vers le haut. Et c'est d'ailleurs un Kangourou qui file croquer la ligne. Bosc se brûle en servant un ballon chaud pour Walker qui dévore l'espace. Carlaw à hauteur pose l'addition au pied des poteaux. Hull KR accuse dès lors 12 points de retard. Coach Morgan s'impatiente. Mais l'assiette est vide. La faute à des Dragons courageux et au point en défense. Raguin calme l'ailier adverse Fox qui se voyait déjà croquer l'essai. Mais Hull pousse toujours. Les Catalans lourdement pénalisés enchaînent les séries défensives et laissent des plumes dans cette débauche d'énergie. Mais physiquement l'équipe est prête. C'est une évidence. Le groupe se file. Ne rechigne pas et a enfin chassé ses doutes. Collectivement, il se passe quelque chose. Et c'est le combatif et révolté Gossard qui remet le couvert. Carlaw lui a fait la moitié du travail et Sa l'envoie en salle pour le troisième service d'une soirée arrosée (16 à 0).
Les Catalans en sont au digestif. Mais l'Anglais dîne tard. Deux essais en 2 minutes, et les revoilà à six points. On frise l'indigestion. Le président Guasch a le ventre noué mais ses gars finissent le travail et font bloc. Les deux points sont dans la poche. Ouf.
Place aux trois matches en dix jours désormais pour des Dragons qui se sont rassurés et qui voyageront à Huddersfield vendredi avec un appétit retrouvé.

Bruno Onteniente "lindépendant"