Dragons Catalans 12 - 42 Saint-Helens
L'avant match...
L'arrière de Saint-Helens, auteur de quatre essais dimanche dernier à Bradford, déboule demain à Gilbert Brutus pour la première des Dragons à domicile. Attention danger.
Paul Wellens, qui fêtera ses 30 printemps samedi prochain, est l'homme en forme des Saints en ce début de saison. Il a frappé fort dimanche. Quatre essais sur les six inscrits par les siens. Et un des meilleurs matches de sa carrière face à Bradford, qui plus est dans leur antre du Grattan Stadium. L'exploit est de taille. Saint-Helens l'emporte 38 à 6 et Wellens est désigné homme du match, malgré les 18 points du jeune Eastmond. Saint-Helens voulait se reprendre après son revers essuyé à domicile face au Hull FC de Sean Long. Mick Potter, sous pression, a réussi
à transcender ses gars malgré l'absence de Gardner, Soliola et Cunningham. Trois joueurs qui ne seront toujours pas du voyage demain et qui sont rejoints à l'infirmerie par le troisième ligne Flannery, aussi forfait.
Un Saint de toujours
Mais Wellens sera là. Lui qui n'était pas présent lors de la victoire des Dragons 24 à 12 le 11 septembre dernier. Jour de gloire des sang et or, capables d'arracher la qualification là ou ils ne
s'étaient jamais imposés. Pour Mick Potter, son arrière de génie ne fait que confirmer son excellente préparation : "Wellens est un joueur talentueux, doué et qui n'est surtout pas cuit. Il a
encore de belles années devant lui". Wellens, devancé ces deux dernières saisons au classement des meilleurs à son poste par Brett Hodgson (Huddersfield), Brent Webb (Leeds) et Clint
Greenshields (Dragons) a rapidement affiché ses ambitions en ce début d'exercice. "Wello", élu joueur de l'année en 2006, n'est pas rassasié. Son anticipation sur les coups de pieds adverse fait
de lui un redoutable réceptionneur. Difficile de le prendre à défaut. L'expérience plaide pour lui. Ses courses sont tout aussi redoutables que celles de ses vis-à-vis, mais Wellens a cette
faculté à passer très vite par le sol. Un coup c'est une pénalité pour lui, un autre il joue très vite le tenu, et voilà ses coéquipiers capables d'enchaîner dans le dos des défenseurs. Bref,
Wellens l'ultime rempart de Saint-Helens est redevenu l'artilleur numéro un de l'équipe.
L'ancien entraîneur des Dragons Catalans, Mick Potter comptera sur lui pour mener les siens au succès demain à Brutus : "Wellens sait tout faire. L'équipe a sa pleine confiance et l'écoute.
Et forcément quand il vient s'intercaler ça peut faire la différence, ses coéquipiers savent que ses choix sur ses prises de balle sont calculés". Wellens, celui par qui le danger arrive.
Certainement. Mais aussi l'exemple au sein du club. En effet, Paul Wellens est natif de Saint-Helens. Un vrai de vrai. Un gars qui n'a jamais quitté son club de toujours, celui de son coeur. Et
ce joueur d'1m85 pour 96 kg, auteur de 585 points sous ses couleurs, a réussi l'an dernier à accrocher pour la première fois les deux points de la victoire à Brutus, un stade qui n'avait jamais
réussi aux siens. Le sort est conjuré. Et Wellens se verrait bien en remettre une couche demain.
Le tournant du match
L'expulsion d'Olivier Elima restera le fait marquant de cette rencontre. Sur la vidéo qui suit, nous voyons bien la différence de traitement par le corps arbitral britannique. Pour info, Adrian Morley n'aura aucune observation, Olivier Elima sera suspendu 1 match après avoir quitté ses coéquipiers à la 23° minute.
Les actions marquantes
Percée de Greenshields. On joue la neuvième minute. Greenshields récupère un coup de pied de cinquième tenu sur ses 10 m. Il perce sur 50 m au milieu du paquet des Saints. Il réussit à libérer
pour Walker qui, a la course, va aplatir en coin à gauche.
Chistera de Gidley. Nous sommes à la 48 e . Le centre Gidley amuse la défense des Dragons dans l'axe. Il chaloupe et, sur le placage, sert son demi de mêlée d'une chistera.
Les clefs du match
Discipline. Une nouvelle et énième fois, la discipline catalane est prise en défaut. Pas tellement dans le jeu car la faute qui amène le carton rouge d'Elima n'est pas évidente du tout, mais sur
les tenus et dans la contestation.
Vitesse. Autour du tenu, les Saints jouent vite et s'offrent de grandes possibilités de jeu. A l'approche de l'en-but, ils ont la faculté de recentrer l'action pour conclure à droite ou à
gauche.
Défense. Consciencieux en première période, les Dragons ont complètement lâché durant le premier quart d'heure de la seconde période. A la 48 e , ils oublient cinq placages et ouvrent un couloir
au demi, Eastmond n'en demandait pas tant. Dix minutes plus tard, c'est le centre Gidley qui profite des largesses de Barthau et Walker.
Les hommes en vue : Gidley, le centre des Saints a été intenable. Il est sorti du bois facilement après l'expulsion d'Elima.
Greenshields. Il est à l'origine d'un bel essai, n'a pas commis de grosse faute, a été sûr à la réception des coups de pied et a osé le peu qui lui a été offert.
Ganson. L'arbitre ne laissera pas un bon souvenir. C'est un euphémisme. Il sort Elima sur une faute peu nette, puis oublie quelques en-avants et hors jeu anglais. Bien sûr il n'est pas là pour
arbitrer en faveur des locaux, mais il a perturbé le match. Cela ne va pas réconcilier le public catalan avec l'arbitrage anglais.
Guillaume Clavaud
Munoz : "Les arbitres sont très sévères"
Sébastien Munoz (directeur sportif des Dragons) : "Cela commence à faire beaucoup. En trois matchs, nous avons écopé d'un carton jaune et de deux rouges, nous ne sommes pas épargnés du tout. Mais
ce n'est pas grave, nous allons continuer à travailler pour avancer dans cette Super League très exigeante. Les arbitres sont très sévères avec nous et à 12 contre 13 face à Saint Helens, on ne
peut pas tenir le score bien longtemps".
Sébastien Raguin (seconde ligne des Dragons Catalans) :"C'était vraiment très difficile de tenir face à cette équipe de Saint Helens qui a joué
très très vite. Nous avons vécu un match dur, et à 12 c'était très difficile de tenir la distance. Je pense que le carton rouge a été beaucoup trop sévère et a surtout faussé la rencontre".
David Ferriol (pilier des Dragons Catalans) : "Nous avons beaucoup souffert en 2 e mi-temps et après le rouge d'Elima qui n'était pas justifié, nous
avons pris l'eau. Nous avons essayé de rester dans le match mais c'est difficile de rivaliser face à eux quand on joue à un de moins. Le score est là pour le montrer. Heureusement, que nous avons
tout de même été vaillant, sinon la sanction aurait pu être beaucoup plus lourde".
Jamal Fakir (pilier des Dragons Catalans) :"Le match avait bien débuté pour nous, on menait rapidement 8 à 0, mais ensuite ce carton rouge a faussé
les débats".
Mick Potter (entraîneur de Saint Helens) : "Nous avons fait un match en deux parties. Le début a été très difficile pour nous, nous avons produit un
rugby très pauvre et j'étais vraiment inquiet. Greenshields et Walker nous ont mis le feu en défense. Ensuite, les Dragons ont joué de malchance en écopant de ce carton rouge. Sur ce match, nous
perdons quand même Lomax et Graham. Ce match a été très physique et je pense que le score ne reflète pas la physionomie du match, la sanction est trop lourde pour les Dragons".
Mounis centième ! Grégory Mounis, le numéro 12 des Dragons cette année, fêtait hier son centième match de Super League. Une sacrée perf'. Le joueur a été formé à Saint-Estève. Il évoluait alors à
l'ouverture. C'est à l'UTC qu'il est monté devant. Respect.
Recueilli par B. O
Les voyants de la discipline sont au rouge
Avec la sortie prématurée de leur capitaine Olivier Elima sur carton rouge, les Dragons ont dû jouer les trois quarts du match à 12. Contre une équipe du calibre de Saint-Helens, ça ne pardonne
pas.
Trois matches, trois fautes qui pèsent. A Wakefield, Casty laisse ses coéquipiers dix minutes sur un jaune. A Londres, c'est Ferriol qui écope d'un rouge. Et hier, c'est le capitaine, Olivier
Elima qui abandonne ses troupes à la 23 e minute. Cela fait beaucoup pour un défaut qui a été pointé du doigt par l'encadrement durant toute la préparation d'avant saison.
Hier pourtant, Kevin Walters, le coach des Dragons déclarait plutôt être "désabusé qu'en colère". A chaud, on comprend qu'il ne souhaitait pas se prononcer sur l'exclusion de son capitaine avec
lequel il n'a d'ailleurs pas échangé.
C'est pourtant cette faute qui fait, très tôt – trop tôt ? – basculer le match. Les Dragons ont dominé le premier quart d'heure. Ils défendent bien pourtant, mais l'explosivité d'Elima fait voir
rouge à l'arbitre. Kevin Walters voulait une défense agressive, il est servi. Pas dans le bon sens malheureusement. "L'équipe jouait un bon rugby jusque-là", constate Kevin Walters qui affirme :
"L'arbitre avait les moyens technologiques de vérifier s'il y avait faute ou pas et si elle méritait un carton rouge ou pas. Il ne l'a pas fait."Le discours sur la discipline ne passe visiblement
pas. Faut-il s'en inquiéter. "C'est très tôt dans la saison. Il nous faut beaucoup travailler encore, mais ce n'est pas alarmant", souligne le coach.
Certes, l'alarme ne retentit pas encore, mais les voyants sont quand même au rouge.
Guillaume Clavaud
L'après match...