Harlequins de Londres 16 - 04 Dragons Catalans

Londres le 14 Février 2010.

Avant match...


Humiliés (58-0) dimanche dernier à Warrington, les Harlequins collectionnent 11 défaites sur leurs 12 derniers matchs de Super League ! Aux Dragons de saisir l'occasion demain à Londres.

Avec dix joueurs absents, dimanche dernier à Warrington, jour du lourd revers essuyé 58 à 0, les Harlequins de Londres n'avaient pas toutes les armes pour rivaliser avec les gars de Tony Smith. Et la sanction a été de taille, avec onze essais concédés. Si le demi d'ouverture Dorn, le troisième ligne et cap itaine Purdham, et l'ailier Wells sont encore à l'infirmerie avec Ellis, Bryan et May, l'encadrement peut tout de même compter sur quatre retours demain. Les trois piliers McCarthy-Scarsbrook, Ward et Temata retrouvent le groupe, tout comme le jeune arrière Ben Jones-Bishop. Un début de soulagement pour l'entraîneur Brian McDermott : "A Warrington, je n'avais sur le terrain que quatre titulaires. C'est difficile dans ces conditions de travailler et de faire jouer ceux qui le méritent. Maintenant, avec les quatre rentrées, je pense que devant on tiendra la route. Et si devant ça tient, ensuite tout est possible". Les "Quins" ont très peu recruté cet automne, se contentant de piocher à Wakefield (Wilkes), à Bradford (James) et à Hull KR (Esders). Mais le groupe a perdu des meneurs comme Gafa, Gardner et Heckenberg. Et si l'on ajoute à ces départs, les blessures de Purdham et Dorn, on comprend mieux les inquiétudes du coach : "Heureusement qu'il reste des valides comme Randall, Clubb et Orr. Des meneurs qui connaissent bien la maison. Et face aux Dragons, il va falloir faire un match solide. Le même que face à Wakefield où, malgré la défaite, nous avions sorti un gros match, intense et physique".

11 défaites sur 12
Le pilier des Dragons Jérôme Guisset a tiré de nombreux enseignements du match des Harlequins face à Wakefield : "Physiquement, c'est pas mal du tout. C'est une équipe qui joue beaucoup autour du tenu avec Randall qui fait venir tout le monde. Tout passe par lui. Nous avons axé la vidéo sur ce talonneur, et comme derrière lui c'est solide, on s'attend à un match très intense". L'ancien de Manly, Chad Randall sera donc surveillé de très près. Kevin Walters a lui insisté sur le secteur défensif des Dragons et sur la pression à exercer dans le camp adverse. Sébastien Raguin s'attend lui à une chaude réception : "Ils vont être très remontés par rapport au 58-0 pris dimanche dernier. Ils vont vouloir réagir et ça promet un match très physique, face à une équipe qui contre nous s'accroche toujours". Les Harlequins, battus par les Dragons dans leur antre ces deux dernières saisons, ont déjà une obligation de résultat. Pour mémoire, les "Quins" ont perdu 11 de leurs 12 derniers matches de Super League. Une spirale de la défaite qui dure depuis le 6 juin dernier, date de leur dernière victoire à domicile face aux Crusaders. Depuis, six équipes sont venues chercher les deux points de la victoire dans un Stoop de Twickenham qui résonne de plus en plus creux.

Bruno Onteniente
l'independant

Le match...

 

Les Dragons s'inclinent sur la pelouse des Harlequins (16-4), lors de la deuxième journée de Super League. Jamais dans le coup offensivement, ils concèdent un second revers avant de recevoir Saint-Helens samedi à 18 h 30.

A l'image du temps londonien, les Dragons ont rendu une copie bien triste. Presque blafarde. A coup de fautes inutiles, de maladresses et par manque d'enthousiasme, les "Dracs" sont passés à côté de ce second rendez-vous de la saison. Kevin Walters faisait lui aussi grise mine à l'issue des débats : "Nous n'avons pas répondu présents dans tous les domaines. Dans la discipline, le combat et dans l'enthousiasme l'équipe n'a pas été au niveau de l'adversaire".
Les Harlequins humiliés à Warrington sept jours plus tôt (58-0) ont réagi.

Sans génie, à coup de pilonnages en règle, ils ont minimisé les prises de risque et ont usé des visiteurs sans réaction. En face, les "Dracs" coupables de ne pas avoir respecté le plan de jeu ont déjoué.
Pourtant, en première période sans briller, ils sont restés dans le match. Après l'essai de 50 mètres conclu par Sharp, les Catalans ont même réussi à revenir au score par Greenhsields. Le seul essai des siens en ce dimanche. Elima force le passage, McGuire joue les passeurs et "Greeny" file en coin.

Dur lourd au milieu puis plus rien.

Ou plutôt un jeu au pied à côté de la plaque. Jamais mis en danger, l'arrière local, Jones-Bishop, est de toutes les réceptions. Barthau, Mogg et McGuire ne parviennent pas à peser sur les locaux. Et les Quins sur la corne prennent logiquement les commandes d'une partie qu'ils ne lâcheront plus. Orr joue par-dessus et Sharp encore lui chipe le cuir sur la tête de Bell. Les Dragons qui viennent de passer dix minutes à défendre dans leurs trente mètres plient. Les "stats" de Johnson avec 32 plaquages dans ces 40 premières minutes et Elima (27 laquages) démontrent bien que les Harlequins envoient du lourd au milieu.

Walters : "Nous avons fait n'importe quoi"

Kevin Walters tente de remettre de l'ordre à la pause : "Nous avons changé de tactique pour avoir un meilleur jeu au pied. Mais rien n'a été appliqué et nous avons fait n'importe quoi". Au retour des vestiaires, les "sang et or" avancent, jouent plus vite et dans le dos des hommes au maillot à damier. Mais, une faute inutile d'Elima, le capitaine des Dragons, rend le ballon aux locaux. Cinquante mètres plus loin, la sanction tombe. Sharp s'offre sa troisième réalisation de l'après-midi. Les Catalans ne reviendront plus. Pire, ils finiront les débats à douze. Ferriol se fait justice lui-même après un plaquage sévère de son vis-à-vis. Orr passe la pénalité et met les siens à l'abri. La maîtrise du match est limpide. Les Harlequins n'ont jamais donné l'impression de douter sur ce match. Laurent Frayssinous adhère : "On perd ce match nous-même, tant nous avons été pauvres offensivement".
Les Dragons Catalans, de retour ce soir à Perpignan, ont maintenant cinq jours pour préparer la venue de Saint-Helens samedi prochain à Gilbert-Brutus. Sans Ferriol qui sera suspendu. Et face à des Saints qui ont atomisé Bradford (38-6) hier après-midi.


De Londres Bruno Onteniente

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L'après-match...  

 

Le capitaine des Dragons revient sur la défaite des siens dimanche à Londres 16 à 4. Sans parvenir à poser leur jeu, les Dragons ont subi. Attention à Saint-Helens qui déboule samedi.

Olivier, quelle est votre analyse suite à cette seconde défaite ?
Nous ne sommes jamais rentrés dans le match. Ils nous ont mis beaucoup de pression et ils ont réussi à marquer assez vite. De notre côté, nou s ne sommes pas parvenus à poser notre jeu.

Les Harlequins vous ont défié pendant quatre-vingts minutes devant...
Ils sont sans cesse venus devant, au milieu du terrain. Je pense que ça nous a faits mal. Nous avons laissé beaucoup de jus en défense en campant sur notre ligne longtemps.

Notamment en finOui et au bout du compte, on prend un essai sur la corne.

Comment expliquez-vous votre jeu au pied défaillant ?
Disons que nos coups de pied après les cinquièmes tenus n'ont pas été exceptionnels. Nous avons à chaque fois tapé sur eux et nous n'avons pas eu le temps de leur mettre la pression. Par contre, de leur côté, ils ont réussi à nous faire reculer en tapant derrière nous ou dans les angles.

Comment avez-vous trouvé la prestation du jeune demi de mêlée William Barthau ?
Il s'est bien débrouillé. Surtout contre une équipe de Londres qui a pour habitude de prendre pour cible les demis adverses. Il n'a pas à baisser la tête et je pense que c'est très bien pour le club d'essayer et d'avoir de tels jeunes dans l'équipe.

Défensivement, comment s'est comportée votre équipe ?
Nous avons fait un bon match dans l'ensemble, mais les demies secondes d'inattention nous ont été fatales. Les Harlequins ont bien joué le coup et dès qu'ils ont vu que nous étions distraits, ils sont venus s'engouffrer dans les brèches.

Les Quins vous ont aussi bousculé
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Sur ce match, McGuire prend un KO, Pélo est sonné et Johnson aussi. Ferriol prend un carton rouge et c'est toute l'équipe qui souffre. C'est vrai que ça ne nous a pas arrangés.

Pourtant, il semble qu'il y avait largement la place pour revenir de Londres avec les deux points de la victoire...
Oui, mais nous sommes tombés sur une équipe qui n'a rien lâché. Mais, pour être honnête, nous n'allons chez eux que deux fois en première période et on marque une fois. Le problème, je le répète, est que nous avons laissé tout le jus en défense.

Il est vrai que vos nombreuses pertes de balle ont facilité la tâche des Anglais
...Oui, tout le monde y est allé de sa petite faute, moi le premier. Nous avons essayé de pousser au lieu d'être patient. Eux ont pris le temps de finir les chaînes.

de première période...

 


Pour la seconde fois, on a senti votre équipe agacée en fin de match. Pourquoi il n'y a plus cette maîtrise que vous aviez ?
C'est vrai qu'il y a eu des gestes d'énervement. Ferriol prend un rouge, on s'énerve tous car c'est très sévère, et on sort du match. Il faudra que l'on canalise ça pour le futur, c'était une de nos forces.

Place à Saint-Helens maintenant. Comment comptez-vous réagir ?
Il faudra aborder ce match comme celui de la dernière chance. Un peu comme celui de l'an dernier lorsque l'on gagne chez eux. Il y aura beaucoup de pression et Saint-Helens va envoyer du jeu. Si l'on ne pose pas le jeu, on va recevoir. Il faut à tout prix avoir une attitude de gagnant et ne pas avoir d'a priori. On va tout donner pour accrocher la première victoire de la saison.

 

 

Recueilli par Bruno Onteniente.