Dragons Catalans  -  Warrington Wolves

Samedi 20 Août 2011

Stade Gilbert Butus - Perpignan


L'avant match...


Gilbert-Brutus en frémit d'impatience. Alors que le Temple s'apprête à accueillir le match de l'année (samedi 18h30), durant lequel Wolves et Dragons voudront certainement marquer leur territoire à quelques enjambées des play-off, les 24 premières journées de Super League ont eu leur effet sur les formations concernées. Revue d'effectifs.

 

Warrington crie au loup

Comment l'équipe qui compte le plus de victoires à ce jour (19), 2e du classement, et qui affiche la moyenne surréaliste de 40 points inscrits par match cette saison, peut-elle trembler à l'idée de défier les Dragons ? Un, parce que ces mêmes Catalans ont infligé une cinglante défaite aux Wolves dans leur tanière (22-20, le 3 avril dernier). Deux, car la meute de Warrington est amputée de plusieurs éléments-clé. Voyez plutôt : Grix (adducteurs), Evans (pied), Higham (suspendu), sans oublier les fers de lance du paquet d'avants Morley (interdiction médicale de jouer) et Westwood (entorse du genou).

Ajoutez à cela l'absence de Brett Hodgson, le "Man of Steel" (2009), le meilleur réalisateur du championnat (302 pts au compteur, 17 essais), déchiré (quadriceps) après une petite minute de jeu la semaine passée face à Wakefield. Ça fait beaucoup. Encore heureux que le génial Lee Briers revient aux affaires pour des Loups qui font mieux que résister à la crise malgré tous ces forfaits (7 victoires consécutives).

 

Steve Menzies de retour

Pour les Dragons, c'est tout le contraire. L'infirmerie se vide à vue d'oeil. Stacul (jambe fracturée) devrait reprendre la course en début de semaine prochaine. Et Jamal Fakir a fini de ronger son frein (déchirure aux quadriceps), lui qui pourrait fêter son 100e match de Super League samedi, si Trent Robinson faisait appel à ses services.

 

Convoqués devant la commission de discipline de la RFL en début de semaine après les joutes musclées dans l'East Yorkshire, Ian Henderson et Damien Blanch ont été... blanchis. Ecopant d'une amende (300 livres chacun), doublée d'un simple avertissement. Un vrai soulagement pour des Dracs qui redoutaient de devoir affronter les Wolves sans leur meilleur plaqueur (Henderson, 38 plaquages par match), ni leur chasseur d'essais en chef (Blanch, 16 unités), pierres angulaires du système de jeu roussillonnais.

 

Des Catalans à qui tout sourit et qui enregistrent même le retour à la compétition de l'idole de Brutus : Steve Menzies (doigt cassé). Même Jason Baitieri, pourtant victime d'une entorse à la cheville la semaine passée à Hull, pourrait postuler (réponse demain). Bref, seuls Bosc et Farrar sont sur le carreau. Elle est pas belle la vie ?

 

Matthieu Terrats pour " L'Indépendant "

 


Le match...


Les Dragons menaient pourtant 12-6 à la mi-temps.

Ce furent eux qui d'emblée prenaient le match à leur compte grâce à une pénalité de Scott Dureau obtenue à 22 mètres face aux poteaux. Cela ne faisait que 8 petites minutes que l'on jouait et les Dracs menait 2-0. Intenatable, Dureau servait magnifiquement Damien Blanch qui signait un essai de toute beauté en coin. Las, la transformation était un peu trop compliquée à réussir, mais les Dragons tenaient le bon bout( 6-0). Les Wolfes n'avaient toutefois pas l'intention d'abdiquer et ils s'accrochaient, signant un essai par l'intermédiaire de Chris Brige sous les poteaux. Lequel ne se privait pas de passer la transformation (6-6). Sans se déconcentrer, les Catalans continuaient leur travail de sape et finissaient par trouver la faille par l'intermédiaire de Menzies, une fois plus impeccablement mis sur orbite par Dureau qui transformait (12-6).

Moins tranchants en seconde mi-temps, les Dracs laissaient les Loups faire le jeu. Bridge, encore lui et Atkins assommaient leurs vis à vis en marquant deux essais. A 12-18 et à une poignée de minutes de la fin, le match semblait scellé même si l'arbitre refusait deux essais aux Catalans. D'autant qu'en toute fin de match Biers calquait un drop et applatissait une dernière fois dans l'enbut catalan (12-25).

 

 

Pendant plus d'une heure, Warrington a connu l'enfer. Des flammes qui tombaient du ciel, pour une température qui dépassait allègrement les 30 degrés. Mais qui jaillissaient, aussi, des quatre coins du terrain.

 

La faute à des Dragons qui ont retrouvé, d'abord, leur défense. Agressifs à souhait, et prenant un malin plaisir à martyriser des Loups un brin trop menaçants. Pour finir par leur faire tourner la tête à grands coups de jeu. Sous l'impulsion d'un Scott Dureau juste fantastique.

 

 

Mais en Super League, ce n'est pas l'équipe qui pratique le plus beau jeu qui décroche forcément le pompon. Les Dracs l'ont appris à leurs dépens. Capot ouvert dans les 20 dernières minutes, Mounis et les siens ont laissé passer l'occasion de tuer le match. De ravir la 4e place à Huddersfield pour la deuxième semaine consécutive. Mais aussi de marquer le territoire à 120 minutes des play-off.

 

Briers décisif

 

Lee Briers n'en demandait pas tant. Le Gallois crucifiait les Dracs d'un drop bien senti dans le "money-time" (73e). Avant d'intercepter la longue sautée du demi de mêlée "sang et or" pour finir entre les poteaux (75e).

 

Rageant. Cruel. est ainsi faite. Car jusque-là, les Dragons avaient récité une partition sans fausse note face à des Wolves incapables de mordre sur leur côté gauche, terreur "number one" outre-Manche.

 

D'entrée, Casty et Ferriol entamaient leur travail de sape pour permettre à Dureau de faire parler toute sa classe. King coupait deux fois les extérieurs, mais sur sa troisième transmission, la clairvoyance du meneur de jeu australien faisait la différence : passe lobée géniale à destination de Blanch qui voyait s'ouvrir un boulevard devant lui direction paradis (15e).

 

"Warry" répliquait presque malgré lui. Anderson contrait Dureau, son futur partenaire, et Bridge se faisait la malle sur 70 mètres (20e).

 

4 contres à 0 !

Dureau était de nouveau contré par Harrison, mais Fakir et Paea rattrapaient le coup. Dans un fauteuil, le numéro 7 catalan feintait alors la passe et délivrait une véritable offrande au dieu du Temple, Steve Menzies (33e). Pendant que King était sacré roi des en-avants et que Warrington continuait de balbutier son rugby.

 

Mais alors qu'on croyait les Dragons en position de force, Riley plaçait un terrible coup de griffes et permettait à Bridge de réaliser le doublé (45e). Un contre, encore un. Jusqu'au tournant du match.

 

Sa déchirait le rideau "jaune et bleu", et trouvait Dureau, trop court pour porter l'estocade. Sa passe à la louche arrivait néanmoins dans les bras de Fakir qui oubliait le surnombre côté gauche (52e).

 

La suite, on la connaît. Menzies dégueulait le ballon, et Atkins mettait le turbo, résistant même au retour de Blanch. Avant que Briers ne joue son rôle de "match-winner" à la perfection. Mettant fin à la malédiction qui frappait les Wolves, jamais repartis vainqueurs de Brutus jusque-là. Le plus fort avait parlé.

 

Scott Dureau a encore été hier le grand bonhomme côté organisation des Dragons. À l'initiative des deux premiers essais, l'Australien, malgré une garde rapprochée spécialement détachée sur lui, a réussi à envoyer Blanc et Menzies à l'essai. Dureau se savait surveillé. Malgré tout, il a encore pris les devants à chaque fois que l'occasion se présentait : "Ils ont une très grosse défense, très agressive et qui monte très vite. Alors, il a fallu être patient pour pouvoir bénéficier et faire profiter du peu d'occasions qui se sont présentées".

 

Les Dragons sont tombés sur un adversaire qui, contre toute attente, a tenu ses 80 minutes dans l'étuve d'un Brutus : "Il y a eu du mieux par rapport à Hull. On est arrivé plus forts et plus durs à l'impact. Mais ce match s'est joué sur des petits détails. Si l'un des deux essais refusés est accordé on peut tout aussi bien prendre les deux points".

 

Dureau va maintenant bénéficier de trois jours de repos pour recharger les batteries avant de préparer les deux dernières joutes de la phase régulière. Mais le demi de mêlée "sang et or", aussi sobre qu'efficace, sait que le groupe peut s'élever après cette rencontre : "On peut être compétitif avec ce qui se fait de mieux en super League. On peut rivaliser avec le meilleur niveau, donc sur un match ça peut tout aussi bien passer", et d'ajouter :

 

"À la fin un joueur comme Briers a fait la différence. Il passe un drop quand il le faut des 40 mètres et il marque le dernier essai. Pourtant nous avons fait un excellent travail sur leurs meneurs avant ça".

 

L'ancien des Knights de Newcastle, auteur cette fois encore de 80 minutes pleines, espère que sa formation tirera de précieux enseignements de ce revers à Brutus : "Sur de petits détails Warrington a été plus efficace, Ils ont pris leur revanche. Comme Wigan, ces équipes-là savent s'adapter à toutes les conditions de jeu, chaleur ou pas".

 

L'Indépendant

 


L'après-match...