Hull FC  40 - 08  Dragons Catalans

Kingston Communications Stadium

10 739 spectateurs


L'avant match


Les Airlie Birds ont pris la mauvaise habitude de voler la vedette aux Dragons depuis l'entrée de ces derniers en Super League. En effet, les Catalans n'ont réussi à dominer Hull FC qu'à trois reprises en douze confrontations (2 nuls). Dont une seule fois au KC Stadium, en juillet 2008 (victoire 30 à 18).

 

Et comme Hull FC sera ce soir au pied du mur dans l'optique des play-off, un succès s'avérant impératif pour Fitzgibbon et les siens, s'imposer sur les docks de la Mer du Nord relève bien d'un nouvel exploit pour Trent Robinson et sa bande. De la trempe de ceux ramenés cette saison de Warrington, Wigan ou encore Bradford.

 

Pour monter au front, le coach australien des Dragons a du répondant. Des guerriers de la première heure. Des piliers de devoir qui ont des fourmis dans les jambes à l'instar de David Ferriol, suspendu lors des trois derniers matches, et absent des terrains depuis le 2 juillet. A ses côtés, Casty, Baitieri, Paea et Simon ont bénéficié d'un dimanche de repos. Les batteries sont donc dans le vert. Tant mieux. Car face à eux, O'Meley, Tickle et compagnie se montreront intraitables, voire impitoyables. "Ils sont presque au complet, constate Robinson. L'enjeu est énorme pour eux, mais pour nous aussi. Nous avons des ambitions bien au-delà de l'importance de gagner ce match. Nous devons aussi continuer notre progression dans le système".

 

Sprint final

 

Une rencontre qui lance aussi le sprint final. A quatre journées du coup d'envoi des play-off, les Wigan, Saint-Helens, Warrington et même Castleford ont élevé - comme chaque saison à la même époque - leur niveau de jeu à l'approche des phases finales.

 

En avance sur leurs rivaux rugbystiquement parlant, les Dracs doivent désormais faire le point après une période de quatre semaines passée à ne disputer que deux matches. Sachant que l'ombre d'un doute subsiste quant à l'état de forme actuel du stratège Scott Dureau, qui signe son retour à la compétition. Autant de questions qui trouveront réponses ce soir, face à un adversaire de qualité. Le mets préféré des Dragons cette saison : Leeds, Castleford et ces mêmes Airlie Birds en ont payé le prix fort à Gilbert Brutus. "Nous devrons attaquer cette équipe comme eux vont le faire avec nous, prévient Robinson. Nous sommes bien placés sur le terrain en terme de structure mais maintenant on doit être capable de contrôler le match, de savoir quand il faut tenter, quand on doit rester dans le bras de fer et lorsqu'il faut prendre les opportunités. C'est à ce niveau que j'attends des réponses". Observateurs et supporters aussi.

 


Le match...


En proie à une terrible crise économique et une triste crise existentielle, une crise sportive aurait été de trop pour les Anglais d'Hull FC. Lancés à corps perdus dans la course à la qualification, nourrissant un mince espoir d'accrocher le bon wagon, les Airlie Birds (8e de Super League) n'avaient plus le droit à l'erreur hier à quatre journées de la fin de la phase régulière.

 

Mais Richard Agar et ses hommes ne s'attendaient certainement pas un tel coup de pouce de la part des Dragons. Des Catalans qui, pour la première fois de la saison, sont passés à côté. Hors sujet, fin de l'histoire. D'abord cueillis à froid sur une double charge Fitzgibbon-Moa, qui voyait le Tongien planter le nez dans le gazon alors qu'on n'avait pas encore atteint les trois tours de chrono (3e). Et comme saisis, ensuite, par l'intensité qui régnait en maître au milieu du terrain. Daryl Millard, remettait bien les compteurs à zéro sur une chaîne tactique estampillée "sang et or", après un échange Dureau -Sa-Greenshields (9e).

 

Mais tout finissait par partir en vrille. Assez rapidement, d'ailleurs. Ferriol voyait son essai refusé pour un en-avant de passe pas si évident de son demi de mêlée (12e). Et les coups de sifflet de M. Ganson résonnaient alors aux quatre coins du KC Stadium. La faute à des Catalans qui multipliaient les plaquages hauts sur des soldats "blanc et noir" passés en mode combat. Lesquels imposaient un énorme défi physique, comme prévu, précis et méthodique. Avant d'alerter les "pichichis" locaux : Tom Briscoe (16 essais cette saison) qui offrait sa 20e réalisation de l'année à Kirk Yeaman (17e).

 

"Yeah, man !"

Trent Robinson réajustait son équipe. Simon et Casty entraient en jeu. Paea persévérait dans son entreprise de démolition. Baitieri et Ferriol offraient leurs corps à la science. Mais les Dracs, étrangement maladroits, manquaient cruellement de liant. Eux qui restaient sur deux rencontres en l'espace de quatre semaines.

 

Incapables de bonifier les hésitations locales sur les renvois (10e, 19e). Et plus que jamais dans le collimateur d'un arbitre intransigeant qui permettait à Danny Tickle de gonfler ses stats dans l'exercice des tirs au but (25e, 30e, 16-4, score à la pause).

 

Et tout n'allait pas en s'arrangeant. A peine les Dragons étaient-ils revenus des vestiaires qu'ils encaissaient deux nouveaux essais. Le premier, magnifique, signé Phelps après un rush d'un Briscoe intenable et une croisée décisive de Horne (41e). Avant la réalisation de Radford qui plongeait les Dracs au fond du seau (45e, 28-4).

 

Un terrible coup de bec de la part d'oiseaux qui planaient un peu plus sur la rencontre après les essais inscrits par Westerman (53e) - en marchant - et celui de Horne après un numéro de Yeaman (62e). Et qu'importe l'essai de Duport (66e), le planchot avait déjà atteint d'énormes proportions (40-8).

 

A Hull, Trent Robinson voulait savoir où situer ses protégés à un mois des play-off. Il en est revenu avec la plus lourde défaite de la saison.

 


L'après Match...


Trent, comment analysez-vous cette lourde défaite ?

On s'est précipité dans les décisions. On a subi d'entrée par rapport aux pénalités et une grosse vague nous est ensuite parvenue. D'habitude on contrôle ces situations de doute. Au lieu de ça, on donne deux pénalités face aux poteaux. Face à nous, il y a eu une grosse défense, des joueurs costauds avec peu de petits gabarits, un bon système. Ils nous ont étouffés.

 

Le côté droit de votre défense a encore été en difficulté, un peu comme à Widnes face à Saint-Helens…

On savait que Hull écarterait beaucoup à gauche, on en a parlé, tenté de trouver une solution. Mais, il n'y a pas que ça. On a vu la différence entre une équipe qui a faim et l'autre moins. Ils ont proposé du soutien tout le temps. C'est un signe.

 

Déçu de vos joueurs ?

Ils ne peuvent pas sortir la même prestation à chaque match. D'habitude, il y a un juste milieu. Mais trop de joueurs ont livré leur plus mauvais match de la saison contre Hull.

 

C'est un coup d'arrêt ?

Tout le monde nous parle des play-off. Mais, toute l'année on n'a parlé que du match à venir et c'est tout. Oui, dans l'encadrement on établit des programmes a plus long terme, mais il ne faut pas se projeter trop loin. On doit rester dans le moment, et j'ai ressenti que les joueurs voyaient plus loin, trop loin.

 

Vous aviez insisté sur le secteur défensif ces dernières semaines…

Et on a été très moyen en défense vendredi. On a manqué de vitesse de ligne, on s'est trompé dans des choix et Greenshields n'a pas su organiser par rapport au nombre de joueurs sur les deux côtés. Il y avait trop de décalages et des infériorités dont Hull a profité. On a aussi manqué des plaquages. Plein de choses n'ont pas fonctionné, tout simplement.

 

Vous meneurs ont semblé à la peine...

Scott (Dureau) a toujours été entrain de réfléchir aux solutions à proposer, il n'a pas été à côté de la plaque. Henderson et Sa, eux, ont perdu le rythme dans le match. Ils ont laissé Hull changer le jeu.

 

Comment comptez-vous digérer cette défaite ?

J'espère que c'était juste un avertissement. Mais nous devons faire attention. Avec Laurent et Jérôme (Frayssinous et Guisset) on doit trouver nos fautes à la vidéo, et déterminer ce qu'il faut changer. On va en parler avec les joueurs, mais nous n'avons pas perdu notre style de jeu. On doit bien bosser pour tirer les leçons de cette défaite. Warrington arrive, ils attaquent beaucoup et ils sont revanchards. On a donc du travail à faire pour ce gros rendez-vous.

 

Interview réalisée par L'Indépendant