Le jeune entraîneur australien des Dragons Catalans ne s'attendait peut-être à pareil chantier lorsqu'il a posé ses valises en Roussillon cet automne.

Après la défaite essuyée samedi 38 à 14 à domicile face à Wakefield, les doutes sont revenus hanter les couloirs de Brutus. Alors Robinson a pris la parole en espérant que les joueurs ont compris le message.

Trent Robinson, quatre jours après comment analysez-vous cette défaite face à Wakefield ?

En défense, l'équipe a été plutôt bonne au milieu. Enfin, il y a eu du mieux par rapport au match face aux Harlequins. Par contre sur les petits côtés, Rinaldi et Morrison nous ont fait mal. Comme lors du premier match nous avons mis de la puissance et de l'intensité mais après leur premier essai nous avons commencé à perdre tous les ballons.

Et ce second essai. Difficile à concéder ?

C'est dégoûtant, c'est inacceptable à ce niveau, on ne peut pas laisser passer ça. 

Et concernant l'état d'esprit de vos gars. Quel est votre sentiment ?

On revient dans le match mais il manque à chaque fois un petit truc. Nous n'avons pas subi tout le temps mais les déchets ont sans cesse mis Wakefield dans le coup.

À vouloir trop tenter, votre équipe oublie peut-être certaines bases ?

Nous n'avons pas encore trouvé notre limite, c'est à moi à la trouver entre le fait de conserver le ballon et de le libérer. Il faut que je trouve les bonnes combinaisons, la bonne association. Ce n'est que le quatrième match, nous avons besoin de davantage de rencontres pour trouver la formule.

Ne pensez-vous pas que vos joueurs ont encore le moral atteint par la saison dernière ?

Le public et les gens peut-être. Les joueurs sont passés à autre chose. Nous ne pouvons pas changer l'an dernier, il faut passer une étape, c'est nécessaire mentalement.

Êtes-vous dans l'urgence du résultat ?

Je ne m'inquiète pas, il y a un bon esprit, les joueurs sont en train d'assimiler et de regarder le jeu différemment. On a changé beaucoup de choses en défense et en attaque. 

Je ne sais pas quel club en finissant dernier et avec autant de changements peut avoir des résultats rapidement. Ce n'est pas possible. Quand je suis arrivé aux Roosters il n'y a eu que deux arrivées, Ryles et Carney. Ça a pris de suite. Il faut vivre ensemble pour évoluer. Le club a décidé de nettoyer le groupe et il reste le syndrome d'un nettoyage général.

Il semble que vous cherchez aussi les bonnes associations sur le terrain...

C'est mon rôle, c'est à moi de sortir les qualités de chacun pour qu'ils les reproduisent sur le terrain. Par exemple, c'est dommage qu'un joueur comme Sa attendent les ballons au centre. On voit qu'il sait porter le danger.

Quels remèdes avez-vous préconisé à vos joueurs avant le match face aux Rovers ? 

Il faut rester sur les consignes et arriver à un équilibre entre le fait de produire du jeu et celui de finir la série pour mettre la pression sur l'adversaire.

On sent vos piliers esseulés. Quel est votre point de vue ?

L'équipe apprend à connaître Henderson. Après les grandes courses de Paea, on n'arrive pas à embrayer. L'axe Henderson - Gigot - Dureau - Farrar n'a jamais joué ensemble. Je ne cherche pas d'excuses, on doit faire mieux que ce qui a été produit à Perpignan.

Un mot sur Hull KR... 

C'est costaud, ils vivent ensemble depuis 3 saisons. Ils ont deux très bons seconde ligne avec Newton et Galea et d'excellents demis. On connaît Dobson mais leur ouvreur Blake Green j'ai essayé de le faire venir aux Dragons. Il est très bon mais je pense que c'est davantage un seconde ligne.

Millard fera-t-il ses débuts à Hull ?

J'espère. Il est très pro. Son père était entraîneur de la réserve à Saint-George. Il est intelligent et a déjà assimilé notre système. S'il est apte physiquement et que sa cheville tient le coup, il sera avec nous.

Recueilli par Bruno Onteniente

Le groupe de ROVERS

Cockayne, Galea, Green, Newton, Hall, Clinton, Hodgson, Netherton, Welham, Colbon, Watts, Cook, Dobson, Vella, Fox, Murrell, Wheeldon, Taylor, Briscoe.

Le groupe catalan :

Blanch, Farrar, Sa, Stacul, Dureau, Ferriol, Henderson, Casty, Menzies, Raguin, Mounis, Gigot, Gossard, Millard, Simon, Fakir, Paea, Baitieri, Pelissier

Ça devrait piquer.

Demain, plus que jamais, c'est devant que le combat va se gagner. Et pour rivaliser, les Dragons ont de solides clients. Pour l'heure, les quatre « gros » du pack font le job, et même un peu plus. Loponi Paea, Rémy Casty, David Ferriol et Jamal Fakir sont les forces vives d'un ensemble épais, solide dans l'axe mais qui manque encore de finisseurs autour d'eux. Alors on s'en remet aux piliers. Ces garçons de devoir qui font le sale boulot en prenant des ballons que seuls ceux qui « en ont » viennent chercher autour du tenu.

"Sous pression" 

Ces piliers qui mouillent le maillot aimeraient bien que leurs efforts soient récompensés. David Ferriol garde le cap : « Il faut avoir un gros mental pour jouer à ce poste et ne rien lâcher comme c'est le cas. On est sans cesse sous pression. Maintenant il faut que l'on complète nos mètres gagnés par des essais derrière. Malheureusement, on tombe le ballon avant. C'est frustrant d'aller au combat et de voir qu'ensuite on ne termine pas une série, on y perd aussi beaucoup d'énergie ». Sans tirer sur ses coéquipiers, Ferriol est déjà sous pression. Normal, demain il va y avoir du lourd dans le camp d'en face. Vella, Clinton, Wheeldon et Watts sont de gros perforateurs. Sans parler de leur exceptionnelle seconde ligne Newton-Galea. Jérôme Guisset, reconverti assistant, garde forcément un œil éclairé et avisé sur ses quatre piliers : « Je pense que ce sont eux qui ont le plus tiré leur épingle du jeu sur les deux matches. Leurs rentrées sont percutantes et impulsent un dynamisme supplémentaire ». Mais Guisset s'est déjà frotté au rude bloc des « Robins ». Il sait que les Dragons trouveront du répondant sur leur route : « Nous avons davantage de punch qu'eux mais au niveau de leur seconde ligne et de leurs demis, ils sont plus performants. Ils sont aussi plus grands que nous. Maintenant nos piliers ont la clé du match, il va falloir aussi contrer le jeu au pied de Dobson car ils sont plus solides que nous sur les retours de coup de pied ».

Galea attend les Dracs 

Cette semaine encore, les Paea, Ferriol, Casty et Fakir sont passés dans les mains du staff médical pour être sur pied et effacer les stigmates des joutes passées. Paea, nez cassé, sera donc sur le banc, comme la semaine dernière avec Fakir. Deux gros gabarits qui devront suppléer aux environs de la vingtième minute, Casty et Ferriol. Mais le pilier australien de Hull KR, Ben Galea, hier, dans les colonnes du « Hull Diary », a battu le rappel des siens. Les quatre gladiateurs « sang et or » seront attendus : « Il va falloir très vite entrer dans le match, et surtout faire le break très vite. Devant, ils sont solides, et s'ils se mettent en confiance on aura des difficultés. Alors d'entrée et devant notre public il faudra être percutant ». Pas de doute, les premiers timbres délivrés par les locaux devraient donner le ton du match. On sait que les quatre soldats en redemandent. Mais cette fois, leurs coéquipiers seraient bien avisés de leur emboîter le pas et d'aller à la corne avec davantage d'adresse et de réussite.

Paea, Casty, Ferriol et Fakir ont sonné la révolte. Mais ils devront être 17 au front demain.

L'Indépendant

Le match en vidéo

On attend la pluie aujourd'hui sur les bords de la mer du Nord. C'est ce temps, si britannique, qui a d'ailleurs accueilli les Dragons hier lors de leur séance de décrassage. Une séance suivie de près par Steve McNamarra, l'actuel entraîneur de l'Angleterre et ancien coach de Bradford. À la demande de Trent Robinson, McNamarra a effectué un petit discours hier soir juste après le dîner autour de la motivation des joueurs.

Mais ces Dragons-là, question motivation donnaient l'impression d'en avoir durant la semaine qui s'est écoulée. Tant mieux. Il est vrai que samedi dernier

lors de la défaite essuyée face aux Wildcats, ça manquait de mordant. Alors, l'encadrement a encore mis l'accent sur le mental cette semaine.

Sans pression. Trent Robinson n'est pas dans l'urgence : « On a revu en détail avec chacun les erreurs commises. On a pris du temps, pour tout revoir. Mais tant que nous tomberons autant de ballons, on pourra avoir tous les discours que l'on veut, on ne gagnera pas ».

La clé Millard ? 

Alors, opération conservation ce dimanche à Craven Park ? Pas certain. L'encadrement aime que le groupe joue à l'instinct. Espérons que la rentrée de « Magic » Millard apportera un peu de créativité et de génie. Farrar n'attend que ça pour venir à hauteur et Menzies a besoin sur les petits côtés de finisseurs et de joueurs moins lisibles.

L'international fidjien, Daryl Millard, transfuge de Wakefield, a des fourmis dans les jambes : « Je suis vraiment impatient de débuter dans cette équipe. Je me sens déjà très bien, et il y a les joueurs pour faire de belles choses derrière ».

Les Dragons, ce n'est pas un scoop, tiennent devant. Cela ne recule pas, cela prend des ballons et ça gagne du terrain. Mais là ou ça coince, c'est derrière. Alors Gigot et Dureau qui seront sous la pression de Newton et Galea devront parvenir à jouer dans la défense. Ce n'est qu'à ce prix que l'équipe parviendra à casser la ligne.

Dureau, en toute confiance, sait qu'il ne manque pas grand-chose : « On se découvre, mais je sens du mieux à chaque entraînement. À nous de reproduire les gestes et les actions effectuées toute la semaine ».

Stop aux fautes 

Henderson et Pélissier devront très vite trouver le bon tempo. Car Hull KR veut plier le match très vite.

Le feu d'artifice ne devrait pas attendre la fin du spectacle. Les artificiers Fakir et Casty seront sous les feux locaux d'entrée. Pas question alors de tomber autant de ballons que lors des deux précédentes sorties. Les « Dracs » ont commis 35 fautes de main en deux matches. Un chiffre beaucoup trop important et qui oblige l'équipe à mettre trop de jus en défense. Le temps se charge ensuite de faire la différence.

Les joueurs ont bien pris conscience du danger qui les guette d'entrer dans une spirale infernale de défaite. Mais Hull KR aimerait bien remettre un coup derrière la tête des Dragons.

Et cette fois, les Catalans n'auront plus l'excuse de la pression de Cardiff et de son Millenium ou de la première de la saison à Brutus devant leurs fans.

À Craven Park, c'est un terrain hostile qui attend la franchise catalane. Mais ça aussi ce n'est pas un scoop. L'équipe est rôdée pour ce genre de joutes et si la tête suit, les Dragons auront alors de réelles chances de décrocher leurs premiers points de la saison.

A Hull, Bruno Onteniente - L'Indépendant