Lopini PAEA


Lopini PAEA - Dragons Catalan / Wigan - Montpellier 2012 © JC Photos
Lopini PAEA - Dragons Catalan / Wigan - Montpellier 2012 © JC Photos

Où est-il ? Où se cache donc le successeur d'Alex Chan ? Les «Dracs» ont eu beau chercher aux quatre coins du monde, l'ADN du pilier néo-zélandais se fait rare. A tel point que son fantôme hante encore et toujours Gilbert-Brutus. Mais le vent du changement qui souffle sur l'antre des Dragons pourrait bien balayer d'un coup, d'un seul, le spectre d'une idole jamais remplacée. Une brise venue d'Australie. Véritable révolution fleurie initiée par Trent Robinson. Un coach décidé à donner « une identité » au rugby, comme à la franchise des Dragons. Mais 

qui, dans cette optique, avait besoin d'un pilier. Sur le terrain, d'abord. Comme dans le vestiaire. Un relais, un point d'ancrage, fédérateur et respecté. En deux mots : Lopini Paea.

 

« Un bon mec »

 

Après 7 années passées dans le squad des Sydney Roosters, le pilier (ou seconde ligne) australien d'origine tongienne - il était capitaine des Tonga lors de la dernière coupe du Monde en 2008 - a suivi son coach en Europe. Laissant derrière lui famille (ses deux frères Mickey et Lelea jouent en NRL), patrie, et son club de toujours. « Mais j'avais besoin de découvrir une nouvelle culture, de vivre une nouvelle expérience à l'autre bout du monde », assure-t-il. « Beaucoup de joueurs légendaires ont déjà fait ce choix avant moi comme Craig Fitzgibbon ou Steve Menzies. Le niveau de la Super League n'a peut-être jamais été aussi élevé. Et puis, Trent m'a sollicité ». Une proposition qu'il ne pouvait pas refuser. Tant la relation entre les deux hommes dépasse allègrement les limites du carré vert. « Il y avait deux raisons à cela », argumente Robinson. « La première, Lopini est un joueur très puissant mais aussi très explosif, qui va aussi vite qu'un ailier, avec les appuis qui vont avec. Deuxièmement, c'est un leader. Très croyant. Un homme comme lui est bon pour un groupe. Je le connais très bien, il sait comment faire pour créer des liens forts entre les joueurs ».

 

Déjà des victimes

 

C'est ça, la plus-value Paea : une implication de tous les instants dans la vie du club. Qui a laissé un grand vide du côté de Sydney. « C'est vrai que c'est un bon mec, affirme Cyril Gossard. Par rapport à celles de l'année dernière, les nouvelles recrues n'arrivent pas en terrain conquis et s'investissent réellement. C'est aussi son cas. Il est toujours en train de sourire et communique beaucoup, en particulier avec les jeunes ».

Ceux qui sourient moins, en revanche, ce sont ses adversaires. « Car ça reste quand même un beau poulet », souffle le seconde ligne. « Il nous reste beaucoup de détails collectifs à régler, ce qui lui permettra, à lui comme aux autres, de se mettre un peu plus en valeur. Mais quand il arrive dans la ligne et qu'il rentre la tête dans les épaules... » Ça fait des étincelles. Les Celtic Crusaders et le public de Gilbert-Brutus ont déjà pu apprécier. Pas étonnant que Brian Smith l'ait aligné d'entrée de jeu lors de la dernière finale de NRL (perdue 32-8 face à St-George Illawarra). Se permettant même le luxe de lui annoncer la nouvelle la veille même de la rencontre. Alors qu'il n'était même pas prévu sur la feuille de match. Un joueur touché par la grâce. Dont les Roosters voulaient en faire leur avant numéro 1 cette saison. Et qui a décidé d'embrasser une tout autre destinée : reprendre le flambeau de la dynastie Chan.

 

 

Matthieu Terrats

L'Indépendant du 26 Janvier 2011

 

Rémi CASTY et Lopini PAEA - Dragons / Huddersfield 2012© JC Photos
Rémi CASTY et Lopini PAEA - Dragons / Huddersfield 2012© JC Photos
Lopini PAEA - © Hall66
Lopini PAEA - © Hall66