Le camp de Rivesaltes


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Joseph Joffre, natif de Rivesaltes, alors officier du génie avait dans les années 1875-76 convaincu les états-majors militaires de construire un camp qui devait servir de base au 9° Régiment d'artillerie. Le projet avorta du fait de l'aridité de la région mais redevint d'actualité dès 1935.

Le camp commence à se construire en 1938 mais les propriétaires des terres convoitées faisaient traîner les procédures d’expropriation.

L'exode des Républicains espagnols vont accélérer la construction puisque les terrains seront réquisitionnés. La seconde guerre mondiale va donner une toute autre utilité aux baraquements.

 

En Janvier et Février 1939, 450000 réfugiés franchissent la frontière Franco-espagnole et trouvent refuge sur les plages d'Argelès, St Cyprien et Le Barcarés. Le camp de Rivesaltes sera alors construit par les réfugiés espagnols réquisitionnés sur la plage du Barcarés.

 

Le camp va commencer à fonctionner à la fin de l’année 1940 et accueillir en deux ans environ 20000 personnes.

Avec l’arrivée de l’armée allemande en novembre 1942, Le camp de Rivesaltes va devenir le "Drancy de la zone libre" : 4500 juifs y furent internés et 2250 dont 110 enfants seront déportés à Auschwitz.

 

A la libération, Le centre d’hébergement se transforme en centre de séjour surveillé pour environ 500 personnes accusées de collaboration.

 

En 1962, le camp accueille 10000 harkis et est devenu la 2° ville du département. 35000 harkis sont passés par le camp de Rivesaltes entre 1962 et 1965 souvent abrités par des tentes et dans des conditions indignes.

 

 

Crédit photo :

 

Emmanuel LEVY


Un lieu de mémoire...


De 1986 à 2007 le "Centre de rétention administrative" occupait une partie du camp. Il s'agissait de personnes en situation irrégulière qui attendaient le traitement de leur dossier d'immigration.

 

Actuellement, sur les 600 hectares du camp, une grande partie est occupée par des entreprises, un centre de formation professionnelle et un lieu de mémoire va être créé par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales. Ce lieu de mémoire vivante rendra hommage aux enfants, femmes et hommes, Républicains espagnols, juifs, tziganes et harkis qui ont été internés à Rivesaltes.

Début des travaux 2010-2011

 

 


Bibliographie


Anne Boitel, Le Camp de Rivesaltes 1941-1942, Presses Universitaires de Perpignan, Mare Nostrum, Perpignan, 2001.

 

Joël Mettay, L’Archipel du mépris, Trabucaire, Perpignan, 2001.

 

Abderahmen Moumen, Entre histoire et mémoire. Les rapatriés d'Algérie. Dictionnaire bibliographique, Gandini, Nice, 2003.

 

Denis Peschanski, La France des camps, Gallimard, Paris, 2002

 

Friedel Bohny-Reiter, Journal de Rivesaltes 1941-1942, traduit de l'allemand par Michèle Fleury-Seegmüller, Éditions Zoé, Carouge-Genève, 1993.

 

Violette et Juanito Marcos, Les Camps de Rivesaltes, Loubatières, 2009.